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Monoxyde de carbone : attention, danger !

De nos jours, les intoxications au monoxyde de carbone font partie des accidents qui pourraient être facilement évités. Elles résultent le plus souvent de l’utilisation d’un appareil de chauffage défectueux ou mal entretenu.

QU’EST-CE QUE LE MONOXYDE DE CARBONE ?

Le monoxyde de carbone (CO) est un des composants oxygénés du carbone les plus connus avec le dioxyde de carbone (CO2), plus communément appelé gaz carbonique. La confusion entre ces deux gaz est fréquente bien qu’ils diffèrent totalement, surtout par leur toxicité. Le CO est un gaz incolore et inodore à température et pression normale, avec une densité voisine de celle de l’air. Il est le résultat d’une combustion incomplète, quel que soit le combustible utilisé (bois, butane, charbon, essence, gaz naturel…). Mais l’une des principales caractéristiques de ce gaz est sa toxicité dans un environnement confiné.

Il agit comme un gaz asphyxiant très toxique qui, absorbé en quelques minutes par l’organisme, se fixe sur l’hémoglobine :

• 0,1 % de CO dans l’air tue en 1 heure.
• 1 % de CO dans l’air tue en 15 minutes.
• 10 % de CO dans l’air tuent immédiatement.

QUELLES SONT LES SYMPTÔMES ET LES SÉQUELLES ?

Le monoxyde de carbone provoque une asphyxie des cellules du sang ? Il en existe deux types :

• L’intoxication faible dite « chronique » qui se manifeste par des maux de tête, des nausées, une confusion mentale. C’est pourquoi l’intoxication peut être lente et ne pas se manifester immédiatement.
• L’intoxication aiguë qui entraîne des vertiges, une perte de connaissance, une impotence musculaire, voire le coma et le décès.

Les victimes d’intoxications oxycarbonés doivent subir une oxygénothérapie, le plus souvent par l’apposition d’un masque à oxygène, dans les cas les plus graves par des séances en caisson hyperbare. En cas d’intoxication grave, les personnes qui ont été traités à l’oxygène au moment de l’intervention des secours risquent par la suite d’être atteints de migraines chroniques, de dépendances neurologiques (troubles de la coordination, paralysies de toutes formes) invalidantes.

COMMENT SURVIENT UNE INTOXICATION ?

Dans une majorité des cas, les accidents résultent de :

• La mauvaise évacuation des produits de combustion (conduit de fumée obstrué ou mal dimensionné).
• L’absence de ventilation dans la pièce où est installé l’appareil (pièces calfeutrées, sorties d’air bouchées).
• Du défaut d’entretien des appareils de chauffage et de production d’eau chaude ainsi que les inserts, poêles, cuisinières, chauffages mobiles d’appoint.
• La vétusté des appareils.
• La mauvaise utilisation de certains appareils (appareils de chauffage d’appoint utilisés en continu par exemple, groupes électrogènes…).

Parfois deux ou plusieurs facteurs cités interviennent dans l’accident.

QUELS SONT LES APPAREILS À SURVEILLER ET COMMENT LES ENTRETENIR ?

Tous les types d’appareils sont concernés :

• les chaudières (bois, charbon, gaz, fioul).
• les chauffe-eau et chauffe-bains.
• Les inserts de cheminées, poêles.
• Les chauffages mobiles d’appoint.
• Les cuisinières (bois, charbon, gaz).
• Les moteurs automobiles dans les garages.
• Les groupes électrogènes à essence ou à fioul et tout moteur thermique fixe ou mobile.
• Les appareils « de fortune » type brasero

COMMENT PRÉVENIR LES RISQUES ?

• Faire régulièrement vérifier les installations par un professionnel :

– Faire entretenir les chaudières, chauffe-eau et chauffe-bain fonctionnant avec une source d’énergie combustible (bois, charbon, gaz naturel, fuel, pétrole) par un professionnel qualifié avant la période de froid.
– Faire ramoner le conduit de fumée qui doit être en bon état et raccordé à la chaudière, il doit déboucher loin de tout obstacle qui nuirait à l’évacuation des fumées.
– Faire effectuer un entretien spécifique régulier si le logement est équipé d’une ventilation mécanique contrôlée (VMC).

• Entretenir les appareils en nettoyant régulièrement les brûleurs de la cuisinière à gaz (on doit voir une flamme bleue dans chaque orifice). S’ils sont encrassés, le mélange air-gaz ne s’effectue pas dans de bonnes conditions et le brûleur peut s’éteindre, notamment quand il est au ralenti. Une flamme bien réglée ne doit pas noircir le fond des casseroles. Elle ne doit pas être orangée et molle.

• Aérer et ventiler le logement, même en hiver :

– Ne pas obstruer les grilles de ventilation des fenêtres.
– Aérer le logement deux fois par jour pendant 15 minutes, même en hiver.

• Utiliser les appareils conformément à leur destination et à leur mode d’emploi :

– N’utiliser que par intermittence les appareils mobiles de chauffage d’appoint fonctionnant au butane, au propane, au pétrole ; ces appareils sont conçus pour une utilisation brève.
– Ne jamais se chauffer avec des panneaux radiants prévus pour des locaux de grand volume très ventilés ou pour les marchés, les terrasses… ni des appareils de fortune de type braséros alimentés au bois ou charbon de bois.
– N’utiliser les petits chauffe-eau sans évacuation extérieure des fumées que de façon intermittente et pour une courte durée (8 minutes maximum) ou pour les marchés, terrasses… ceux-ci doivent être munis de sécurités avec contrôle d’atmosphère ; ils doivent être installés dans une pièce suffisamment grande et aérée ; ils sont interdits dans une salle de bains ou une douche, une chambre à coucher ou une salle de séjour.
– Ne pas utiliser un groupe électrogène en intérieur.
– Ne pas installer une hotte raccordée à l’extérieur ou à un conduit de ventilation dans une pièce où se trouve également un appareil raccordé à un conduit de fumée à tirage naturel ; cela peut perturber gravement son fonctionnement ; préférer une hotte à recyclage d’air et consulter un installateur.
– Vérifier également que l’âtre d’une cheminée à foyer ouvert ne crée pas une inversion de tirage du conduit auquel est raccordée la chaudière.

QUE FAIRE EN CAS D’ACCIDENT ?

Les consignes de sécurité en cas d’accident dû au monoxyde de carbone sont simples :

• Aérer immédiatement les locaux en ouvrant portes et fenêtres.
• Faire évacuer les locaux et vider les lieux de leurs occupants.
• Appeler les secours : Pompiers au 18 / SAMU au 15.
• Ne réintégrer les locaux qu’après le passage d’un professionnel qualifié qui recherchera la cause de l’intoxication et proposera les travaux à effectuer.

COMMENT SOIGNER UNE INTOXICATION ?

L’intoxication dite chronique ne peut être décelée que par les médecins de famille, des auxiliaires médicaux ou sociaux qui effectuent des visites à domicile et sont parfois équipés de détecteurs spécialisés. L’intoxication aiguë est spectaculaire car souvent plusieurs membres d’une même famille sont touchés, voire une collectivité toute entière (salle de réunion, de mariage, église, restaurant). Les intoxiqués même légers sont transportés vers l’hôpital et mis sous oxygénation pour accélérer l’élimination du monoxyde de carbone.

À l’hôpital, les intoxiqués les plus graves sont placés en caisson hyperbare pour une séance de 90 minutes. Après l’accident un suivi médical est assuré par l’hôpital et une enquête technique est lancée par la Direction des Affaires sanitaires et sociales en particulier éviter les récidives. Le coût de la prise en charge d’un patient intoxiqué (transfert et hospitalisation) a été évalué entre 1500 et 6000 euros.

DIX CONSEILS PRATIQUES POUR ÉVITER UNE INTOXICATION

• Faites entretenir votre chaudière par un professionnel qualifié. Faites la vérifier avant la période de froid. Demandez une fois par an à un professionnel qualifié de venir faire une vérification complète. Si vous devez vous absenter, vous pouvez la laisser fonctionner au ralenti pour protéger votre installation de chauffage individuel contre le gel.

 Veillez à ce que le conduit de cheminée soit en bon état. Si la chaudière est raccordée, quel que soit le matériau qui le compose (conduit maçonné, éléments emboîtés ou tubage, réalisés en aluminium ou en acier inoxydable).

• Vérifiez que l’évacuation des fumées s’effectue en dehors de l’immeuble. Attention, les appareils mobiles de chauffage d’appoint fonctionnant au butane, au propane, au pétrole, ne doivent être utilisés que par intermittence.

• Ne vous chauffez jamais avec des panneaux radiants (prévus pour des locaux de grand volume très ventilés) ou des radiateurs de camping destinés à l’extérieur, ni en allumant le four de la cuisinière, porte ouverte.

• Les appareils neufs fonctionnant au gaz naturel doivent obligatoirement présenter le marquage CE et pour certains appareils de cuisson de haut de gamme, la marque NF GAZ Sélection.

• N’utilisez les petits chauffe-eau sans évacuation de fumées que de façon intermittente et pour une courte durée (8 minutes maximum). Ils doivent être installés dans une pièce suffisamment grande et aérée. Le volume minimal pour une pièce doit être de 8 m2 lorsque on utilise un appareil de cuisson et de 15 m3 avec un petit chauffe eau. Ils sont interdits dans une salle de bains ou une douche, une chambre à coucher ou une salle de séjour.

• Il est interdit d’installer une hotte raccordée à l’extérieur dans une pièce où se trouve également un appareil raccordé à un conduit de fumée. Cela peut perturber gravement son fonctionnement. Préférez une hotte à recyclage d’air et consultez un installateur.

• Faites effectuer un entretien spécifique régulier si votre logement est équipé d’une Ventilation Mécanique Contrôlée. Renseignez vous auprès de votre gestionnaire d’immeuble.

• Les appareils récents raccordés à un conduit de fumée en tirage naturel, possèdent désormais un système de sécurité supplémentaire contre le refoulement des produits de combustion, appelé SPOTT : Système permanent d’observation du tirage thermique.

• Nettoyez régulièrement les brûleurs de votre cuisinière à gaz (on doit voir la flamme dans chaque orifice). S’ils sont encrassés le mélange air-gaz ne s’effectue pas dans de bonnes conditions et le brûleur peut s’éteindre, notamment quand il est au ralenti. Une flamme bien réglée ne doit pas noircir le fond des casseroles.

Enfin, de manière générale, informez vous auprès des professionnels qualifiés, et lisez attentivement les notices d’utilisation et d’entretien de vos appareils.
Adresses utiles du centre anti-poison et de toxico-vigilance : Hôpital Fernand Widal, 200 rue du Faubourg Saint Denis, 75012 Paris. Tél. : 01.40.05.48.48