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Se protéger en cas d'orage

Toutes les recommandations pour protéger les personnes contre la foudre sont fondées sur deux principes: ne pas constituer une cible pour la foudre et ne pas se placer dans des situations qui risquent d’appliquer une différence de potentiel entre deux parties du corps.

D’une façon générale, on évitera certaines activités extérieures, du domaine des loisirs, des sports ou du travail, connues pour être particulièrement dangereuses par temps d’orage. Tel est le cas des activités suivantes : pêche, baignade, bateau, cyclisme, golf, alpinisme, ainsi que des travaux électriques, de réparation de toiture. D’une façon générale, toute activité qui expose au foudroiement direct. Avant d’entreprendre ce genre d’activités, il est souhaitable de se renseigner sur la météorologie. En France on peut obtenir des renseignements notamment auprès de Météo France et du réseau national Météorage. En ce qui concerne les activités qui mettent le corps en contact avec l’eau, on se souviendra que le corps mouillé, aussi bien que l’eau sont bon conducteurs de l’électricité, ce qui favorise le passage de courants relativement intenses et dangereux.

Il est impératif de ne jamais s’abriter sous un arbre, surtout si cet arbre est isolé ou ne fait partie que d’un petit groupe d’arbres. Aujourd’hui, il est démontré que les risques de foudroiement d’un arbre isolé en espace ouvert est environ 50 fois supérieur à celui d’un homme debout. Lorsqu’on est surpris par un orage en pleine forêt, on ne peut évidemment pas éviter d’être sous des arbres. La position de moindre risque consiste alors à s’écarter le plus possible des troncs, et à éviter la proximité des branches basses. Cette position minimise les risques d’être victime de tensions de pas ou de tensions de toucher.

En espace ouvert (champs, pré), ne porter aucun objet, en particulier métallique, qui émerge au dessus de la tête: fourche, faux, club de golf… Surtout ne jamais s’abriter sous un parapluie ouvert. Toute pièce conductrice doit au contraire être abaissée, ou mieux même déposée à côté de soi. En revanche, l’utilisation d’un téléphone mobile n’entraîne aucun accroissement du risque, tout au moins lorsque son antenne ne dépasse pas la tête, ou que très peu. Son volume, même s’il est métallique, reste insuffisant pour avoir un effet attractif sur la foudre. Le risque de foudroiement d’une structure quelconque augmente en effet avec le carré de sa hauteur, un objet qui surélève de 1,4 fois la hauteur d’une personne double le risque. En outre, tout objet métallique pointu et allongé favorise le foudroiement.

Des personnes se trouvant en groupe doivent s’écarter les unes des autres d’au moins 3 mètres, pour éviter le risque d’un éclair latéral entre deux personnes. Le risque de foudroiement d’une personne peut se propager à ses voisins par une étincelle franchissant l’espacement entre personnes trop rapprochées : ce phénomène est appelé « éclair latéral ».

Il faut penser à s’écarter de toute structure métallique, notamment de pylônes, de poteaux, de clôtures, afin de ne pas être victime d’une électrocution par « tension de toucher ». Des accidents se produisent lorsqu’une personne, dont les pieds sont en contact avec un sol insuffisamment conducteur, touche une pièce métallique sous tension : il apparaît alors une tension entre le point de contact avec la structure et les pieds, et un courant électrique va pouvoir traverser le corps. Ce phénomène se produit en particulier à l’instant où la structure métallique est foudroyée.

Ne jamais se tenir debout les jambes écartées, ni marcher à grandes enjambées lorsqu’on se trouve sous un orage. On risque alors d’être commotionné, voire électrocuté, par une « tension de pas ». La meilleure position consiste à se pelotonner au sol, après avoir étendu sous soi un ciré ou toute autre pièce en matière isolante ( par exemple en plastique ). Même si l’on ne dispose pas de pièce isolante, la position couchée, jambes repliées sous soi, reste la position de moindre risque.

De bons abris protégeant contre la foudre sont de huttes de pierre. on s’abritera également dans une église ou une chapelle, mais si ces édifices ne sont pas protégés par un paratonnerre, il faut s’abstenir de s’appuyer contre ou de toucher un pilier ou un mur. Une automobile close, à condition qu’elle ne soit pas décapotable ou à toit en plastique, constitue un excellent abri. Penser à rabattre ou à rentrer l’antenne radio s’il y a lieu. En revanche, il faut éviter de s’abriter dans un hangar, lorsque celui-ci comporte un toit de tôle supporté par des poutres de bois. En effet, si un coup de foudre survient près du hangar, même sans le toucher, le champ électrique intense qui accompagne tout coup de foudre peut induire entre le toit et le sol une tension élevée, tension qui peut à son tour générer un amorçage puis un arc électrique à travers le hangar. Cet effet d’induction est par contre sans risque si le toit est supporté par des poutres métalliques.

Dans une habitation dont la protection intérieure contre la foudre n’a pas été spécialement réalisée ( même si l’habitation est équipée d’un paratonnerre ), éviter de toucher des pièces métalliques telles que conduites et robinets d’eau, de prendre un bain ou une douche, de toucher les machines électro-domestiques. La seule façon de supprimer tout risque à l’intérieur consiste à réaliser une « équipotentialisation » de toutes les pièces métalliques, c’est à dire interconnecter par des liaisons conductrices. Cette opération est toutefois affaire de spécialiste en systèmes de protection contre la foudre, et doit être confiée à un installateur agréé de paratonnerre.

En l’absence de dispositifs de protection tels que parafoudres, il est vivement recommandé de débrancher le cordon d’alimentation secteur et le câble d’antenne d’un téléviseur, et de les éloigner d’au moins un mètre du poste. Un téléviseur non protégé et non débranché peut en effet « imploser » lors d’une forte surtension, constituant ainsi un risque pour les personnes se trouvant dans la même pièce.

En montagne, les alpinistes se trouvent souvent sur des sommets ou des arrêtes, particulièrement exposés aux foudroiements. La première précaution évidente que doit prendre un alpiniste est donc de s’éloigner des pointes et des arêtes dès les premiers signes avant-coureurs d’un orage : lorsqu’il entend le bourdonnement ou le bruit d’abeilles caractéristiques de « l’effet de couronne », le champ électrique ambiant est déjà intense, et il faut de toute urgence quitter les crêtes.

Il peut être dangereux de s’abriter dans une petite anfractuosité ou une petite grotte: en restant debout près de l’entrée, on risque de provoquer l’amorçage d’un arc électrique entre le plafond et la tête, et en s’appuyant au fond, on risque d’être traversé par un courant dérivé. Se tenir accroupi le plus loin possible du plafond, des parois et du fond.

Sur une grande surface d’eau, un bateau, et notamment un voilier, constitue un point d’impact privilégié pour la foudre. Dans un barque ou un bateau sans mât, la meilleure précaution, si le temps le permet, est de rejoindre d’urgence la rive.

Sur un bateau équipé d’un mât, celui-ci peut être frappé par la foudre de la même façon qu’un paratonnerre. Le principe qui guide alors la protection du bateau consiste à assurer une continuité électrique parfaite entre le sommet du mât et l’eau.